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jeudi 1 juillet 2010

Flora Martin

Auteur : Denise Dufour-Clément
Éditions : Flammarion Québec (2010)
Nombre de pages : 223

Résumé : À travers la marche d'une jeune femme vers l'émancipation, Denise Dufour-Clément remet habilement en scène des pages d'histoire exaltantes.


6 décembre 1896. Flora Martin monte dans le train qui la ramène vers Saint-Alexis-de-Matapédia. Descendante d'exilés acadiens et écossais, la jeune femme porte en son cour l'histoire tourmentée de ses ancêtres et la douleur de ses amours perdues. Deux ans plus tôt, elle a accouru à Boston pour épauler sa meilleure amie en s'occupant des enfants et du cabinet médical de son mari. En assistant le Dr McLean, Flora a développé un savoir qui la soustrait, pour toujours, à la soumission des femmes de son temps. Elle a aussi acquis la conviction qu'aucune passion secrète ne pourra l'empêcher d'accomplir son destin : celui d'un être libre qui devra, comme le saumon, frayer à contre-courant pour vivre enfin l'amour.


Mon avis

C'est un très joli roman, mêlant réalité et fiction, que nous offre Denise Dufour-Clément.  En effet, elle y brosse le portrait de sa grand-mère paternelle, Flora Martin, une jeune femme plutôt hors du commun.  En effet, éprise de liberté et d'absolu, celle-ci recherchait son propre accomplissement à travers les livres et les soins aux malades.  C'était une jeune femme qui osait dire "je" et qui osait penser à une époque où les femmes étaient reléguées aux travaux domestiques et à l'éducation d'une trop nombreuse progéniture. Mais Flora rêvait aussi au grand amour,  (...) "un amour voulu, conscient, également partagé" (p.150), un amour où elle pourrait continuer à être elle-même et à s'épanouir, bref, un amour à contre-courant de son époque et de la société d'alors. 


L'auteure possède une belle plume et frôle même la poésie tout au long du récit.  Elle nous parle aussi de nos racines, en mêlant l'histoire personnelle de Flora et celle du peuple canadien-français.  Un peuple qui, malgré la Conquête anglaise de 1760, a su garder son identité intacte et son amour pour la mère patrie.  Un beau roman donc, avec une héroïne forte et rebelle, qui mérite d'être connu. Mais j'aurais préféré qu'il soit beaucoup plus long...

Citation :

"Assise sur la banquette de crin, Flora Martin se tenait le dos droit, la tête haute, et personne - non, personne! - ne pourrait entendre les vents violents qui avaient provoqué l'horrible naufrage de son cœur maintenant demâté." (p.7)
Source image et résumé : Renaud-Bray

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