La tour noire

Auteur : Louis Bayard
Éditions : Le Cherche Midi (2010)
Nombre de pages : 402 pages

Résumé : Paris, 1818. Les expériences révolutionnaires et napoléoniennes ont vécu. Dans un pays en pleine confusion politique, les Bourbons, en la personne de Louis XVIII, sont de retour sur le trône. C'est dans ce contexte politique et social trouble qu'Hector Carpentier, un jeune étudiant en médecine, est soupçonné du meurtre d'un inconnu. Mais le directeur de la Sûreté nationale, François Eugène Vidocq, doute de la culpabilité d'Hector. 

Personnage mystérieux, féru d'investigations scientifiques et d'espionnage, Vidocq doit mettre tous ses talents en oeuvre lorsqu'il comprend que l'affaire est liée à la disparition du Dauphin, Louis XVII, officiellement mort en 1795 à l'âge de dix ans à la prison du Temple, construite cinq siècles plus tôt par les Templiers. Alors qu'un tueur mystérieux continue à sévir dans les rues de Paris, commence pour Vidocq, secondé d'Hector, une enquête passionnante. 

Avec une intrigue mêlant politique, histoire et conspiration, et une reconstitution magistrale du Paris de l'époque, Louis Bavard nous offre, après Un oeil bleu pâle, un thriller historique de tout premier ordre, aux rebondissements incessants, à la tension et au suspense d'une rare intensité.

Mon avis : 

Je n'ai pas éprouvé de grand émoi à la lecture de La tour noire, plutôt un agréable sentiment de confort.  Ce roman est qualifié de thriller historique, alors que selon moi, il est plus historique que policier.  Certes, il y a une enquête, mais elle s'apparente davantage à une chasse aux indices qu'à un thriller haletant.  Avec Vidocq et Hector Carpentier, le narrateur, nous partons sur les traces du jeune Dauphin Louis XVII mort officiellement en 1795.  De nombreuses questions se posent à ce sujet et aussi sur les morts qui se succèdent autour d'eux.  Que s'est-il passé cette nuit fatidique où le jeune fils de Marie-Antoinette est décédé?  Qui est ce jardinier suisse sorti inopinément des oubliettes de l'Histoire?  Qui pourra confirmer qu'il s'agit bien de la bonne personne, maintenant que les témoins de l'époque sont presque tous morts?  Cette affaire est délicate, car elle brasse des souvenirs que la France préférerait oublier.

J'ai bien aimé l'orientation et le dénouement que l'auteur a donnés à cette énigme historique si intriguante.  La langue utilisée est riche et légèrement désuète, avec de jolies tournures de phrases.  Et selon moi, la traduction est excellente, comme si l'auteur avait directement écrit en français.  En plus, la reconstitution historique de cette époque est aussi particulièrement réussie.  L'auteur nous fait visiter les rues de la Ville-Lumière de ce début du 19e siècle, mais aussi le Paris moins glorieux de Vidocq et ses malfrats.  Ensuite, je me suis prise d'affection pour les personnages de Charles et d'Hector Carpentier, deux hommes mal à l'aise dans les rôles que l'histoire et l'Histoire veulent leur faire jouer : roi et policier.  Je n'ai qu'un seul petit regret, celui que le personnage de Vidcoq, qui me fascine, n'ait pas été plus présent et mieux défini. Et malgré tout, le doute aura toujours été présent dans mon esprit...   Un roman à lire pour le plaisir qu'il apporte et pour sa belle histoire.

Citations : «Nos étudiants sont partis à leurs cours, mère a emmené Charlotte, la bonne, acheter des rideaux au Palais-Royal, je suis donc seul et de précieuses minutes attendent que je me fasse un plaisir de les gaspiller.» (P. 25)

«Ses pantoufles ne tiennent plus à ses pieds que par lassitude.» (P. 69)

Les avis de Karine :) , de Sophie et de Madame Charlotte.