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mardi 3 juillet 2012

Champagne♥

Auteur : Monique Proulx
Éditeur : Boréal (2008)
Nombre de pages : 390 pages

Résumé : Dans Les Aurores montréales, Monique Proulx nous a en quelque sorte donné le livre définitif sur la ville. Elle a su y rendre, de façon inégalée, le paysage urbain et toute la faune qui s'y agite. Ce nouveau roman pourrait bien être le livre définitif sur la campagne - sur la « champagne », ainsi qu'on désignait au Moyen-Âge tout territoire s'étendant hors de la ville.

Avec cette écriture ferme, exacte, chatoyante qu'on lui connaît, Monique Proulx fait éclater sous nos yeux la magie d'un royaume épargné par le développement. Autour d'un lac mythique, au coeur d'une forêt inaltérée, les chevreuils, des écureuils, des insectes et des chanterelles sont les personnages réels de cette histoire sur la vie qui s'échappe, sur l'impermanence de toute possession. Les personnages humains n'en sont pas moins fascinants, réfugiés dans la célébration de la beauté, rejoints malgré eux par la tourmente.

Il y a Lila Szach, venue d'un autre âge et d'un autre continent, qui possède la quasi-totalité du territoire et la défend farouchement contre les prédateurs. Il y a Claire, qui tente de tenir en équilibre la réalité et l'imaginaire. Il y a Simon, résolu à aimer tout ce qui est vivant. Il y a le petit Jérémie, sur qui les menaces planent, et d'autres qui viendront joindre leur pas à cette chorégraphie cosmique - la jeune Violette, qui fuit l'horreur suprême, les Clémont, prédateurs de père en fils, Marianne, la citadine irréductible, Marco, le père-enfant.


Mon avis :

À l'époque de sa lecture, ce roman fut un coup de coeur pour moi et j'en garde encore un souvenir vivace et ému.  Je trouve qu'il s'agit d'une parfaite lecture d'été, car en plus de nous permettre de nous évader, le roman se déroule justement le temps d'un été.  Il est divisé selon les mois de la saison estivale : juin, juillet, août, etc.

Tout d'abord, quel est le lien entre le champagne (la boisson penserait-on) du titre et la nature?  Comme le dit la quatrième de couverture, c'est [...] «ainsi qu'on désignait au Moyen-Âge tout territoire s'étendait hors de la ville».  Pour bien commencer le festin que représente ce roman, il y a cette magnifique nature de la région des Laurentides, féérique et intouchée, que Lila défend obstinément contre les promoteurs véreux.   L'auteure prend le temps de bien la décrire, avec une plume riche et évocatrice.  J'ai appris beaucoup de choses sur la faune et la flore québécoises.  Et je ne pouvais qu'être touchée par ceci, car je demeure dans les Laurentides et je sais combien la campagne y est belle.  Je connais donc le pouvoir enchanteur et guérisseur de la nature.

Et il y a les personnages.  Là réside le gros plus de ce roman. J'ai senti que l'auteure avait beaucoup d'affection pour eux.  Ce sont des personnes comme nous, avec leurs zones d'ombre et de lumière, leurs joies et leurs problèmes.  Monique Proulx se soucie de leurs sentiments et pensées et aussi de leur évolution psychologique.  Je me suis définitivement attachée à eux!  Je pense à Lila, d'un abord si farouche, mais donc on finit par comprendre l'attitude, à Simon, surnommé "Curé", cet homme si bon, qui voudrait sauver tout le monde et à Jérémie, "le Petit", à travers les yeux duquel on voit ce qui l'entoure avec cet émerveillement propre à l'enfance.

Il s'agit d'un roman ancré dans la modernité, qui aborde des thématiques d'aujourd'hui : parents qui divorcent, enfants maltraités, nature en danger, etc. Ce qui fait que ce que les personnages vivent est proche de nous.  Mais il n'y a rien de rebutant dans ces histoires difficiles, au contraire.  Cette parenthèse hors du temps sera empreinte de magie et de douceur pour les personnages.   Tous sortiront changés de cet été bien particulier.

J'ai donc adoré ce roman et je ne peux que vous le recommander.  Si ce n'est pour sa campagne ou ses personnages, ce serait pour sa nature contemplative, sa profondeur, qui nous fait voir les choses et les êtres de l'intérieur.  Il y aurait tellement plus à en dire!  Monique Proulx, je vous remercie infiniment pour cet ouvrage qui m'a beaucoup touchée.  Vous êtes excellente et vous écrivez tellement bien!  Et vous, amis lecteurs, prendrez bien un peu de c(h)ampagne? 

L'avis de Venise est ici.  Celui de Suzan, .

 
Couverture et résumé : Renaud-Bray

4 commentaires:

Suzanne a dit…

Très bon commentaire. Bien que je lui ai préféré «Le coeur est un muscle involontaire» (que je te recommande d'ailleurs), ce roman est à lire.

Lise, lectrice sans blogue a dit…

Moi j'aime tous les livres de Monique Proulx, même si j'ai aimé davantage "Le coeur est un muscle involontaire" tout comme Suzanne, celui-ci suit de près.

Et que dire de ses nouvelles, les merveilleuses "Aurores Montréales" qui m'ont incité à moins détester cette ville où je vis contre mon gré, depuis trop longtemps. Un jour, quand je pourrai le faire, n'ayant plus d'obligations ici... bye-bye Montréal!

:)

Misère que c'est compliqué de laisser un commentaire; décourageant...

Lise a dit…

Je ne sais pas si mon commentaire a été reçu; je ne suis pas certaine d'avoir bien lu les mots de passe, et en plus avec la modération c'est une autre porte fermée, à double tours. Trop de barrières pour mon goût...je me contenterai de lire désormais

Karine:) a dit…

Il est dans ma pile depuis sa sortie, celui-là. Il est dédicacé, en plus... Je suis terrible! Mais je vais le lire pour mon mois québécois, en septembre!