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dimanche 27 janvier 2013

Le murmure de l'ogre

Auteur : Valentin Musso
Éditions : Seuil (2012)
Nombre de pages : 432 

Résumé : Nice, 1922. Deux prostituées sont assassinées, le crâne rasé et le corps recouvert d’étranges symboles. Bientôt, ce sont des enfants qui disparaissent et qui sont retrouvés égorgés aux quatre coins de la ville dans une mise en scène macabre.

Louis Forestier, un commissaire des brigades mobiles créées par Clemenceau, se lance sur les traces de celui que les journaux ont surnommé l’«Ogre». Il est épaulé par Frédéric Berthellon, un spécialiste des pathologies mentales de l’hôpital Sainte-Anne venu exprès de Paris, et par Raphaël Mathesson, un richissime érudit, aviateur à ses heures perdues. Très vite, ils découvrent que le tueur observe un rituel inspiré de récits de l’Antiquité sur la descente des mortels dans le monde des Enfers. L’affaire prend une dimension nouvelle quand le fils d’un millionnaire américain est enlevé par le tueur. Le compte à rebours commence : des ruelles miséreuses du vieux Nice aux luxueuses villas des hivernants, chaque indice est interprété pour tenter de saisir les motivations de l’Ogre, et de remonter sa piste.

Mon avis :


Le murmure de l’ogre est le deuxième roman que je lis de Valentin Musso et j’ai été frappée par la même chose que lors de la lecture que j’avais faite de son premier roman, Les cendres froides.  Il s’agit de la maîtrise étonnante qu’a cet auteur de la technique de l’écriture : il n’y a aucune digression dans ses phrases, aucune tournure maladroite, aucun mot superflu, bref aucune de ces faiblesses dont on pourrait s’attendre d’un auteur novice.  L’édifice est solide, ses pierres sont adroitement et précisément placées.  Il écrit comme s’il écrivait depuis des années.  Il est chanceux d’avoir cette force que d’autres auteurs de métier ne posséderont peut-être jamais, même après plusieurs années.  Donc, lire Valentin Musso est un vrai plaisir, cela coule de source, sans aucun heurt.



Même si les théories concernant les tueurs de série et présentées dans le roman ont un air de déjà-vu (je ne crois pas qu’il y en ait des dizaines), l’originalité dans ce cas, est de les avoir placées dans le contexte du premier quart du XXè siècle, alors que les techniques de scène de crimes, d’analyse d’indices et de psychiatrie médico-légale en sont encore à leurs premiers balbutiements.  Cela nous permet de les (re-) découvrir d’un œil neuf, alors que ces nouvelles techniques semblaient presque relever de la magie à l’époque.  La conception du tueur en série et partant, du malade mental, n’étaient pas les mêmes aujourd’hui, mais ce malin meurtrier suscite la même horreur et la même incompréhension qu’aujourd’hui.  Faut-il punir ou réhabiliter les criminels ?



Nous suivons le commissaire Louis Forestier et le médecin Frédéric Berthellon sur les traces de ce tueur récidiviste vite appelé l’Ogre parce qu’il tue des enfants.  Celui-ci suit un rituel inspiré des récits de l’Antiquité.  Frédéric Berthellon est appelé à la rescousse parce que Forestier pressent que ce tueur d’un nouveau genre échappe aux méthodes traditionnelle des policiers.  Il sera le guide qui tentera de traduire les actes apparemment insensés de cet homme.



J’ai aimé que les policiers aient de la difficulté dans leurs enquêtes, qu’ils doivent suivre des pistes incertaines, qu’ils errent et se trompent, bref qu’ils soient humains et plus près de la réalité, qu’ils soient blessés physiquement et psychologiquement.  L’intrigue est prenante, on suit avec plaisir et sans faiblir l’enquête tortueuse et même si j’ai deviné certains développements de l’histoire, je ne me suis jamais ennuyée et la dénouement final m’a quand même surprise.



Une histoire solide, un contexte historique bien décrit, des personnages humains, une intrigue captivante, la psychologie du tueur tortueuse à souhait et une écriture sans faille font de ce roman policier historique une très bonne lecture, qu’il ne faut pas manquer et qui fait que Valentin Musso trouve sa place au panthéon des grands auteurs français du polar !

Allie, ce roman m'a fait penser au roman Dans le quartier des agités de Jacques Côté.  Il devrait donc te plaire! 

Merci à Argali qui m'a fait découvrir ce roman!




* Le challenge des 170 idées : no. 22, une pièce de vêtement
* Challenge Petit Bac 2013 : Gros mot                                            

4 commentaires:

argali a dit…

C'était un plaisir, Opaline. Contente qu'il t'ait plu.

Romanza a dit…

Bonjour Opaline,
J'ai bien vu ton inscription au "Challenge Myself" et j'en prends compte! Contente de te compter parmi nous.

Par contre, vu que ton défi perso est de faire baisser ta PAL, il faudrait trouver une solution pour tes billets. Car tu te doutes bien que je ne pourrai pas mettre sur mon billet récap' TOUTES tes lectures de l'année ... Donc si tu veux bien, tu peux peut-être faire des billets récap' de temps à autre (un point sur tes avancées, le décompte des livres lus, tes sentiments, etc ...) et ce sont ces derniers que je mettrai en lien sur mon blog! Qu'en dis-tu??
Ou alors, tu peux trouver une façon plus précise de faire baisser ta PAL en te concentrant que sur un genre de lecture. Par exemple : "Défi = Faire baisser ma PAL en lisant les thrillers de ma bibliothèque". Je ne sais pas, ce sont des idées!
C'est juste que si ton défi est de faire baisser ta PAL (ce qui est très bien), il faut trouver un moyen pour limiter les billets, les organiser!
J'espère que ça ne t'ennuie pas!

liliba a dit…

Ce que tu dis sur le style de cet auteur est vraiment tentant, il faudra donc que je le découvre un jour ou l'autre !

Itzamna a dit…

Une nette préférence pour Les cendres froides au rythme plus soutenu. Un récit historique très riche, mais une énergie dans le récit qui en pâtit un peu...