Éditions : JC Lattès (2012)
Nombre de pages : 416 pages
Résumé : «Depuis mes seize ans, tous les jours de ma vie, je les ai traversés
avec du vernis à ongles. Rouge, crème, transparent, c’était selon, en
fonction des modes et des époques. (…) Un de ces deniers matins, je me
suis levée avec la certitude que le vernis, c’était fini pour moi.»
Marie
se sent seule, inutile et dépassée. Alex, son mari pianiste, est parti
en Grèce pour composer, et leurs deux filles vivent leur vie : Elsa,
jeune chercheuse en médecine, habite à New York, et Sarah élève seule
son enfant depuis la disparition de son compagnon Gabriel. La famille
dispersée rencontre la solitude, le doute et cherche son équilibre.
Mais
lorsque le passé refait brusquement surface dans l'existence d'Elsa,
tout bascule. Les événements les projettent les uns vers les autres,
troublant leur volonté de se frayer un chemin individuel.
De Paris à
New York, de Corfou à la Bretagne, un récit polyphonique en quatre
saisons. Deux générations qui se cherchent, partagées entre les
impératifs familiaux, leurs propres aspirations et un puissant désir de
liberté.
Mon avis :
Le roman Seuls les poissons est écrit de façon impeccable. Françoise Kerymer possède une très belle plume, que j'ai trouvée pleine de profondeur, délicate et empreinte de poésie. Je suis très sensible à la qualité d'une écriture et c'est ici une des forces du roman.
Et il y a les personnages. Ils sont plusieurs et le récit emprunte tour à tour leur voix pour nous narrer cette histoire, d'abord féminine avec Marie, ses filles Sarah et Elsa ainsi que ses soeurs Lise et Anne. Ces femmes sont à la fois fortes et faibles, liées très fortement entre elles par une grande complicité et une solidarité sans faille. Et il y a aussi les hommes. Alex, Carlos et Gabriel. Eux, ce qui les distingue, c'est la musique et l'amour qu'ils lui portent. J'ai beaucoup aimé les passages qui se déroulaient en Grèce, avec ces concerts improvisés qui apportent autant de plaisir aux musiciens qu'à ceux qui les écoutent.
Au niveau de l'intrigue, il n'y a pas de suspense dans ce roman. On voyage à travers les émotions de tous les personnages, de façon intimiste. J'ai aimé cette façon de faire, toute en douceur et en émotion. Le pivot de cette histoire est le personnage de Gabriel, sa disparition qui a laissé un grand trou dans la vie et dans le coeur de tous ceux qui l'ont côtoyé. Les personnages sont perdus, à la dérive, ne sachant pas trop à quoi se raccrocher. Il y a aussi beaucoup de solitude chez eux, ils se cherchent. Ils sont pris entre leur désir de liberté et le devoir qu'ils se font de prendre soin des autres. La réapparition de Gabriel ne réglera pas tous les problèmes et n'apportera pas la délivrance escomptée.
J'ai beaucoup aimé la place de la musique et de la mer dans cette histoire. Cette dernière est omniprésente, de la Bretagne aux Antilles en passant par la Grèce. Elle est violente et destructrice, elle fauche les existences, mais peut aussi bercer et panser les blessures, être porteuse de vie et de renaissance.
J'ai beaucoup aimé la place de la musique et de la mer dans cette histoire. Cette dernière est omniprésente, de la Bretagne aux Antilles en passant par la Grèce. Elle est violente et destructrice, elle fauche les existences, mais peut aussi bercer et panser les blessures, être porteuse de vie et de renaissance.
Contrairement à d'autres lecteurs, j'ai été embêtée par la multiplicité des voix narratives. Je me suis sentie bousculée, je ne m'étais pas habituée à un personnage que déjà il me fallait changer pour un autre. Je n'ai pas été confortable dans ce roman, en tout cas, je n'ai pas ressenti le besoin de me lover dans l'histoire, signe infaillible pour moi qu'un roman m'a profondément touchée et donc que je l'ai vraiment aimé. J'aurais apprécié que l'auteure insiste davantage sur certains personnages, comme celui d'Elsa. J'ai trouvé que la fin ne résolvait pas tout, qu'il restait beaucoup de blancs, même si certains protagonistes semblaient avoir retrouvé un semblant d'équilibre. Peut-être une suite est-elle déjà prévue.
Si
le Club de lecture n'avait pas mis ce roman sur mon chemin, je ne crois pas
que je l'aurais choisi. Pourquoi? Tout simplement parce qu'il serait
passé inaperçu dans la flot sans fin de nouveautés qui sont incessamment
publiées. Cela étant dit, je suis contente d'avoir lu ce livre et
d'avoir rencontré une nouvelle auteure. Seuls les poissons ne me
laissera pas un souvenir impérissable, mais cette lecture s'est faite sous le signe de la douceur et de l'émotion.
Je remercie le Club de lecture et les éditions JC Lattès pour ce partenariat.
Mes défis littéraires
84. un corps ou quelque chose à proximité de l’eau
Couverture et résumé : JC Lattès
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