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vendredi 1 octobre 2010

La fille du pasteur Cullen, tome 3 : Le prix de la vérité

Auteur : Sonia Marmen
Éditions : Québec Amérique (2010)
Nombre de pages : 616

Résumé : Charlotte Seton, fille aînée de Francis Seton, chirurgien réputé à Édimbourg, et de Dana Cullen, fille d'un pasteur presbytérien, vit depuis plusieurs mois à la plantation de la famille Elliot à Montpelier, en Jamaïque. Chargée de prendre soin de la petite Mabel, elle s'est rapidement rendu compte que le poids du passé pesait lourd sur cette famille. Son insatiable curiosité la pousse à tenter de découvrir les secrets qui semblent miner chacun d'eux, l'entraînant du coup dans de périlleuses mésaventures. C'est alors qu'éclate sur l'île une rébellion des esclaves. Dans le chaos, tous les propriétaires fuient leurs plantations, et Chalotte se retrouve seule avec le gérant du domaine, Nicholas Lauder. Au moment où elle ne l'espérait plus, elle se retrouve face à cet homme au passé obscur qui la fascine tant. Une nouvelle fois, sa vie sera bouleversée...

Ce troisième tome de La fille du Pasteur Cullen (1831-1833) dépeint une société en pleine révolution industrielle, une époque où la liberté devient l'enjeu de toutes les luttes. Celles de l'émancipation des esclaves, du bouleversement des conventions d'un monde encore fortement attaché à ses traditions, de la vérité sur le silence. Une histoire où seule l'amour vrai triomphe.

*Cette chronique peut contenir des révélations sur le roman!*

Mon avis :
 
Le prix de la vérité amorce la suite des aventures de Charlotte, la fille de Dana et Francis Seton.  Celle-ci est toujours en Jamaïque, où se profile la menace d'une révolte des esclaves.  Dans ce troisième tome, le style de Sonia Marmen s'affermit de plus en plus, on pourrait même dire qu'elle est devenue une écrivaine chevronnée.  Son écriture est impeccable, on sent que l'auteure l'a peaufinée, mais je l'ai quand même plutôt trouvée classique. 

Sonia Marmen est passionnée d'Histoire, ça se ressent dans ses romans, elle parsème son récit d'une foule d'anecdotes historiques et ça sonne "vrai".  Ses longues descriptions de lieux et de paysages nous permettent de bien les imaginer.  De plus, elle aime aborder les grands débats philosophiques de l'époque du XIXe siècle, comme les luttes anti-esclavagistes,  le droit à la liberté, la religion et la condition des pauvres et des femmes.  Travaillant dans un hôpital d'Édimbourg, Charlotte est particulièrement touchée par la situation des "gardes-malades", qui sont souvent des femmes pauvres, sans éducation et alcooliques.  Elle milite même pour leur offrir une formation et pour réformer ce qui n'était pas encore une vraie profession.  En cela, elle m'a un peu rappelé Florence Nightingale.

Charlotte est toujours aussi impulsive et passionnée, elle est amoureuse de Nicholas Lauder, le gérant de la plantation des Elliott où elle réside en Jamaïque.  Elle n'aura avec lui que quelques semaines de bonheur, car son père viendra la chercher pour la ramener dans sa famille en Écosse.  Elle ne peut continuer à aimer Nicholas à cause d'un crime qu'il aurait commis autrefois, c'est un ancien bagnard qui purge sa peine en exil.  Encore une fois, j'ai pensé que l'auteure faisait vivre des situations à Charlotte au-delà de son âge (dans ce tome-ci, elle a entre 15 et 17 ans).  Elle tombe passionnément amoureuse d'un homme plus âgé qu'elle - rien de répréhensible-, mais ses sentiments, son besoin de liberté et ses aspirations sont ceux d'une femme ayant plus d'expérience.

Malgré qu'on retrouve aussi les parents de Charlotte, Dana et Francis Seton, j'ai trouvé que l'auteure n'en parlait pas assez, étant donné qu'ils sont mes personnages préférés.  Le fait que l'on sente une certaine influence victorienne dans ce roman, avec ses drames secrets, ses scandales étouffé et ses amours contrariées, n'était pas pour me déplaire.  Ce que je reproche le plus à ce roman, c'est qu'il commence à sentir un peu le réchauffé.  La relation entre Charlotte et Nicholas ressemble beaucoup à celle qui a existé entre Dana et Francis dans le premier tome.  Selon moi, il serait préférable que ce soit le dernier tome, sinon l'auteure commencerait à se répéter et me ferait perdre mon intérêt pour cette série.  Le prix de la vérité est un bon roman historique et une lecture de longue haleine, permettant une bonne évasion.  C'est seulement un peu dommage qu'il ne m'ait pas davantage enthousiasmée.  

Citation :

"Mais à cause des conditions d'hygiène trop souvent déplorables, ils demeuraient le dernier refuge vers lequel ne se tournaient encore que les pauvres. L'hôpital n'était pas considéré comme un lieu de guérison, mais, ni plus ni moins, comme un mouroir." (P.218)

Source couverture et résumé : Renaud-Bray

3 commentaires:

Allie a dit…

J'aime beaucoup Sonia Marmen. J'avais adoré le premier tome de la Fille du pasteur Cullen, qui n'était au départ pas annoncé comme une série. J'avais adoré l'atmosphère, l'omniprésence de la médecine de l'époque et des resurrectionnistes. Je pense que ça aurait pu se terminer là. J'ai par contre lu le second tome parce que j'avais aimé le premier. Je l'ai aussi aimé, mais ce n'était déjà plus pareil. Je lirai le troisième, mais je dois avouer que je trouve que ça s'étire (et n'étant pas du tout une fan de la Jamaïque et des pays "chauds", je m'ennuie un peu...)
Comme toi, j'aimais aussi beaucoup Dana et Francis, qu'on ne voit plus beaucoup dans le tome 2...

Joelle a dit…

Est-ce des gros pavés ? Parce que j'ai La fille du pasteur Cullen dans ma PAL et il fait presque 1000 pages ! Alors je me demande si c'est le même livre qui a été divisé en plusieurs tomes !! Ou bien est-ce réellement la suite de celui que j'ai ? J'avoue que je suis perdue !

Opaline a dit…

Joelle : La première édition du tome 1 de La fille du pasteur Cullen chez JCL fait effectivement près de 1000 pages! Il a été édité en deux volumes ensuite, chez Québec Amérique. Puis, tu as les tomes 2 et 3 distincts, qui sont la suite.