Meurtres en soutane

Auteur : P.D. James
Éditions : Le Livre de Poche (2011)
Nombre de pages : 507 pages


Résumé : St Anselm, un collège de théologie fondé au XIXe siècle et situé sur un promontoire isolé et venteux de la côte sud-est de l'Angleterre, accueille une vingtaine d'étudiants qui se destinent à la prêtrise anglicane. Lorsque l'un d'eux, Ronald Treeves, est découvert mort au pied d'une falaise, enseveli sous une coulée de sable, son richissime père adoptif, Sir Alred Treeves, demande à New Scotland Yard de réexaminer le verdict de « mort accidentelle » énoncé à l'issue de l'enquête. Le commandant Dalgliesh, qui a lui-même fréquenté le collège au cours de son enfance, accepte de venir passer un week-end sur les lieux pour ce qu'il croit devoir n'être qu'une vérification de routine. En réalité, il va se trouver confronté à l'une des plus sordides affaires de sa carrière. Car d'autres visiteurs sont attendus ce même week-end au collège, et tous n'en ressortiront pas vivants.

P.D. James a trouvé avec ce petit collège de théologie un cadre idéal pour un roman policier, un monde presque clos où fermentent les passions. Outre les quatre ecclésiastiques qui dirigent l'établissement et assurent les principaux cours, outre la vingtaine d'étudiants et l'infirmière Margaret Munroe, il y a Gregory, le professeur de grec excentrique, Emma, la très belle professeur de poésie, Eric, le factotum qui élève des cochons et qui reçoit tous les quinze jours dans son cottage sa demi-soeur incestueuse... Tout est en place pour tisser une intrigue complexe dont les lectrices et lecteurs suivront les entrelacs avec une délicieuse angoisse.

Mon avis :


Les lecteurs de romans policiers et plus spécialement les amateurs de P.D. James apprécieront sans réserve Meurtres en soutane.  L’écriture est raffinée et le souci du détail retient l’attention.  L’ambiance créée par l’auteure est lugubre et nous plonge dans une intrigue tout aussi lugubre.  On a rapidement l’impression de circuler dans un territoire sacré avec des personnages ambigus.

 

Retrouver Adam Dalgliesh et Kate Miskin, célèbres inspecteurs, nous apporte d’abord un sentiment de sécurité.  Mais réussiront-ils à résoudre l’énigme de St Anselm?  La recherche d’indices amène des éléments qui embrouillent notre compréhension.  Chacun des interrogatoires, mené avec doigté, nous fait découvrir l’aspect morbide des protagonistes. Encore ici, l’auteure réussit à nous déstabiliser et à nous faire douter jusqu’au dénouement. L’habilité et la personnalité d'Adam Dalgliesh contribuent à prolonger le suspense.

C’est là une des spécificités de l’œuvre de P.D. James.  Chaque roman comporte une seconde intrigue en sourdine, celle de l’équipe policière.  À la lecture d’un premier roman de l’auteure,  le lecteur n’est tout simplement pas interpellé par cette réalité.  Mais pour qui parcoure l’ensemble de l’œuvre, un attachement naît pour ces personnes qui ont une vie privée indépendamment de leur rôle de policier.

 

Ce n’est que dans les dernières pages du volume que le lecteur pourra confirmer ou infirmer ses propres conclusions relativement à l’identification du coupable.  Mais attention, un nouveau rebondissement risque d’anéantir tout le travail mené durant l’enquête.  Encore-là, c’est une des signatures de l’auteure, garder en haleine jusqu’au dernier paragraphe.  Et même plus loin, car si le coupable est identifié, toutes les questions ne sont pas résolues.  On reconnaît au lecteur le privilège de tirer ses propres conclusions.

Une fois la lecture de ce roman terminée, l’intrigue continue à nous habiter.  Cette caractéristique enrichit le roman et lui permet de poursuivre sa vie. Quand vous aurez lu quelques P.D. James, je suis sûre que comme moi, vous guetterez la parution du prochain, car il est facile de devenir fan de cette auteure.

Merci au Livre de Poche et à BOB pour la lecture de ce roman!

 Couverture et résumé : Le Livre de Poche