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lundi 29 août 2011

La femme du bout du monde

Auteur : Barbara Wood
Éditions : Presses de la Cité (2011)
Nombre de pages : 462

Résumé : Angleterre, 1846. À la mort de son père, Hannah décide de quitter la Grande-Bretagne, qui n'offre alors aucune perspective aux femmes, et d'embarquer pour l'Australie, terre de toutes les promesses. Au cours d'une traversée de six mois riche en péripéties, elle fait la connaissance de Neal, jeune et séduisant géologue américain, pionnier de la photographie. Leur amitié se transforme rapidement en un amour fou, qui reste platonique par la force des choses et des convenances de l'époque. 

Malgré la passion qui les unit, les deux amants, une fois en Australie, partent chacun de leur côté, à la conquête de leurs rêves.  Mû par une insatiable soif de découvertes, Neal explore le vaste territoire australien. Hannah, quant à elle, souhaite plus que tout pratiquer la médecine, ce qui implique une certaine sédentarité. Mais si leurs idéaux les séparent, l'amour finira-t-il par les réunir?

À travers le destin mouvementé de ses deux personnages, Barbara Wood brosse une fresque grandiose de l'Australie à l'aube de sa découverte. 

Mon avis :

Je suis une fan de Barbara Wood depuis l'adolescence et j'ai lu presque tous ses romans, à part les deux ou trois derniers.  Après cette coupure de quelques années, j'étais heureuse de lire son dernier roman, La femme au bout du monde, parce qu'il traite de deux sujets qui me sont chers : la condition féminine, à travers la vie de l'intrépide Hannah, et la médecine.

Ce roman nous propose de partir en voyage à la découverte de l’Australie du XIXe siècle aux côtés d’Hannah Conroy, une jeune sage-femme qui espère y prendre un nouveau départ suite au décès de son père.  Sur le bateau qui l’emmène en terre australe, elle fait la rencontre de Neal Scott, un Américain géologue et photographe qui s’y rend avec la ferme intention d’explorer ses terres inconnues.  Un amour passionné les lie rapidement, mais comme Hannah veut s’installer pour pratiquer la médecine et que Neal a la bougeotte, les deux amoureux devront se séparer pour suivre leur destinée chacun de leur côté.

Barbara Wood est une grande voyageuse dont les périples dans plusieurs pays ont nourri l'écriture.  Elle dépeint de façon presque photographique les magnifiques paysages sauvages australiens.  Elle décrit avec talent aussi bien les villes où s'installent les nouveaux colons blancs que l'immensité de l'Outback australien où les Aborigènes chassés de leurs territoires sacrés, tentent de survivre.  Ce roman est donc l’occasion d’un dépaysement total, d’une immersion complète dans un lieu inaccessible, qui nous sort de notre petite routine quotidienne. 

Aussi, Barbara Wood sait créer en quelques lignes des personnages vivants avec une personnalité complète, que l’on voudrait pouvoir suivre tout au long du roman.  Le personnage d’Hannah est particulièrement intéressant.  La jeune femme est dotée d’un tempérament curieux, elle est libre, déterminée et passionnée, sous des dehors «bien sous tous rapports».  Il lui faut beaucoup de courage et de persévérance pour pratiquer la médecine à cette époque et pour s'imposer comme étant capable de soigner «comme les hommes». 

J'ai beaucoup aimé que l'auteure, à travers la volonté d'Hannah de trouver un remède contre les infections, nous parle des pratiques médicales balbutiantes de cette époque.  Le fait que le médecin ait à se laver les mains avant d'examiner un patient était une idée inusitée et révolutionnaire, car on ne connaissait pas l'existence et la propagation des bactéries.  Beaucoup de malades mouraient d'infection, alors que ce qui les avait d'abord amenés à se faire soigner était de nature bénigne.

La plume de Barbara Wood est délicate et pleine de sentiments.  Par exemple, à travers Neal, dont le séjour dans une tribu aborigène est l'occasion d'une révélation spirituelle, elle nous parle de quête personnelle, de dépassement de soi et de transformation intérieure.  Ainsi, Hannah verra elle aussi son âme forgée par la terre australienne et découvrira quelle est sa vraie vocation.  L’amour entre Hannah et Neal prend aussi beaucoup de place.  Même s'il est fait de contrariétés et de rendez-vous manqués, on sait comment ça va se terminer.  Ce n’est pas bien grave, car c’est bien raconté et que ça fait du bien de temps en temps de croire aux contes de fées!  

Même si  le traitement de l'histoire est convenu et souvent cousu de fil blanc, j'ai beaucoup aimé La femme du bout du monde parce que c'est un roman qui nous emmène au bout du monde justement!  Pour moi, il s'est agi d'une collation légère entre deux repas plus consistants.  Et comme le dit si bien Grominou, c'est le genre de romans «qu'on lit avec le coeur plus qu'avec le cerveau.» 

 4/4

3 commentaires:

Joelle a dit…

Le côté médecine m'attire beaucoup ... et puis, s'il y a l'Australie en toile de fond, c'est carrément un plus non négligeable ;) Je n'ai lu qu'un seul livre de cette auteure et il me semble aussi qu'elle y parlait de médecine !

Opaline a dit…

Je crois que tous ses romans (sinon presque tous) parlent de médecine!

Grominou a dit…

Wow, j'adore la présentation de ton blogue, c'est magnifique! Merci pour la citation! ;-)
Sur un sujet un peu semblable, tu aimerais peut-être la série Les Accoucheuses qui raconte la vie d'une sage-femme au Québec au XIXe siècle. L'écriture est un peu simplette et il y a quelques longueurs, mais la description de la condition des femmes et du métier de sage-femme est intéressante.