Série : Félicité, tome 1
Éditions : Hurtubise (2011)
Nombre de pages : 560
Résumé : 1883. Félicité incarne la couventine idéale, candidate toute désignée pour le noviciat : pieuse, modeste, rompue à la discipline de l’étude. Or elle choisit de devenir institutrice. Munie de son brevet d’enseignement, Félicité se retrouve affectée à une école de rang isolée, dans une paroisse peu prospère. Dans ce monde âpre et dur, Félicité peut compter sur l’appui inconditionnel du curé de la paroisse, l’abbé Sasseville. Comment ne pas boire les paroles du représentant de Dieu à Saint-Eugène? Pourtant, ses attentions et le regard qu'il pose sur elle la mettent mal à l’aise. Mais quand la solitude se fait plus profonde, la précarité de sa situation matérielle plus grande, quand les amis s’éloignent d’elle, il ne reste que l'homme à la soutane noire pour lui venir en aide. Pour son plus grand malheur.
Mon avis :
Félicité est un excellent roman historique. Il décrit une situation qui a dû se répéter dans nos campagnes et nos villes d'autrefois. Le curé de la paroisse se révélait alors tout puissant et personne n'osait contester son autorité ni mettre sa moralité en doute. Drapé dans sa soutane comme dans l'onction sacrée reçue, il était le représentant de Dieu sur terre et ne pouvait se tromper. De plus, il semblait absous d'avance de ses péchés (pouvait-il seulement en commettre?)
Jean-Pierre Charland sait très bien rendre la naïveté et l'ignorance de Félicité qui, à peine sortie du couvent, doit se trouver un emploi d'institutrice. Elle se retrouve dans un village éloigné du sien. Étrangère dans cette petite communauté, elle est complètement seule et sans ressources. Le curé du village, aussi répugnant et habile qu'une araignée, tisse sa toile autour d'elle. En conséquence, Félicité s’avère totalement démunie et à la merci de l’ecclésiastique.
La vie des habitants de la campagne est très bien décrite. On revit l’isolement, l’urgence des travaux de la ferme et la pauvreté qui rendaient la scolarité des enfants incomplète, sinon carrément absente. L'auteur souligne aussi l'hypocrisie de ces «bonnes gens» qui, bien que fautifs eux-mêmes, ne peuvent s'empêcher de jeter la pierre à cette pécheresse.
Que la jeune femme soit accusée, ostracisée et bannie, alors que l’homme d’Église ne s'en sort aucun préjudice m’a profondément fâchée. Le pasteur n'est-il pas au moins aussi coupable que sa brebis? Il savait ce qu'il faisait et ce n'était pas la première fois. Il a manipulé la jeune institutrice avec ses arguments spécieux pour déjouer ses scrupules. Protégé par la toute-puissante Église catholique, il conserve sa situation, alors que Félicité perd tout. Mais je suis bien consciente que tous les religieux n’agissaient pas de cette manière.
Il s'agit donc d'un excellent roman de moeurs dépeignant sans aucune fausse note l'atmosphère sociale et religieuse de l’époque. La lecture du volume est facile et agréable. Lire la suite de cette série fera certainement partie de mes futurs projets littéraires!
Jean-Pierre Charland sait très bien rendre la naïveté et l'ignorance de Félicité qui, à peine sortie du couvent, doit se trouver un emploi d'institutrice. Elle se retrouve dans un village éloigné du sien. Étrangère dans cette petite communauté, elle est complètement seule et sans ressources. Le curé du village, aussi répugnant et habile qu'une araignée, tisse sa toile autour d'elle. En conséquence, Félicité s’avère totalement démunie et à la merci de l’ecclésiastique.
La vie des habitants de la campagne est très bien décrite. On revit l’isolement, l’urgence des travaux de la ferme et la pauvreté qui rendaient la scolarité des enfants incomplète, sinon carrément absente. L'auteur souligne aussi l'hypocrisie de ces «bonnes gens» qui, bien que fautifs eux-mêmes, ne peuvent s'empêcher de jeter la pierre à cette pécheresse.
Que la jeune femme soit accusée, ostracisée et bannie, alors que l’homme d’Église ne s'en sort aucun préjudice m’a profondément fâchée. Le pasteur n'est-il pas au moins aussi coupable que sa brebis? Il savait ce qu'il faisait et ce n'était pas la première fois. Il a manipulé la jeune institutrice avec ses arguments spécieux pour déjouer ses scrupules. Protégé par la toute-puissante Église catholique, il conserve sa situation, alors que Félicité perd tout. Mais je suis bien consciente que tous les religieux n’agissaient pas de cette manière.
Il s'agit donc d'un excellent roman de moeurs dépeignant sans aucune fausse note l'atmosphère sociale et religieuse de l’époque. La lecture du volume est facile et agréable. Lire la suite de cette série fera certainement partie de mes futurs projets littéraires!
Catégorie animal
3 commentaires:
J'avoue avoir lu ton commentaire en diagonale car je vais lire ce tome 1 bientôt. J'ajoute à La plume québécoise. Merci et belle journée.
Merci pour ta participation au challenge !
Que dire ? Je suis profondément anticléricale : j'ai vu et entendu trop de prêtres prompts à jeter la pierre (voire plusieurs) et n'être pas exempts de tout reproche. En revanche, j'en ai croisé aussi qui étaient profondément humains.
J'ai failli l'acheter au stand de Québec ce dimanche. Mais d'autres me faisaient de l'oeil.
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