Auteur : Linda Amyot
Éditions : Leméac Jeunesse (2010)
Nombre de pages : 68 pages
Résumé : Élaine se rend quotidiennement à l'hôpital auprès de son amie Lena qui
se trouve dans le coma. Elle lui parle, sachant qu'elle ne l'entend pas.
Elle se révèle, se met à nue.
Cette absence de pudeur qui s'installe dépeint avec justesse la douleur
que peut parfois prendre l'amitié, surtout lors de cette période de
questionnements qu'est l'adolescence. La vérité sort-elle mieux quand on
ne peut être entendu?
Mon avis :
Lorsqu'on apprend à Élaine, 15 ans, que sa meilleure amie Lena se trouve dans le coma, elle ne réagit pas. Enfin, elle n'a pas la réaction à laquelle on s'attendait. Elle dit qu'elle s'en fout, elle veut qu'on la laisse tranquille, alors que tous l'entourent, inquiets, s'attendant presque à ce qu'elle s'effondre face à cette nouvelle. Mais Élaine et Lena sont en froid depuis quelque temps. Malgré sa colère, Élaine finira par rendre visite à Lena à l'hôpital et par lui parler, même et surtout parce que cette dernière ne peut pas l'entendre.
On prétend souvent que la valeur n'attend pas le nombre des années. Pour un livre, on pourrait dire que sa valeur ne dépend pas de son nombre de pages. Et c'est ce qui arrive avec le roman La fille d'en face de Linda Amyot. Avec beaucoup de pudeur, d'un ton juste et rempli d'émotion, elle fait dire à Élaine toutes les émotions enfouies depuis tant d'années, toute la haine, la trahison, la rancune, l'humiliation, le chagrin qu'elle ressent face à cette amie qui a toujours pris toute la place depuis qu'elles se connaissent, qui ne l'écoute jamais, qui brille comme un soleil alors qu'elle n'est qu'un satellite dans son ombre.
Mais petit à petit, ces confidences vident et lavent toute cette noirceur qui habitait Élaine depuis tout ce temps. Elle en ressort comme neuve, page blanche sur laquelle pourrait peut-être s'écrire une nouvelle, une meilleure histoire avec Lena. Et ce même si elle a peur de ce changement qui s'est opéré en elle. Comme son amie, Élaine a traversé une longue nuit pour finir par apercevoir la lumière au bout du tunnel.
J'ai beaucoup aimé ce petit roman jeunesse et particulièrement l'écriture de l'auteure qui s'adresse de façon mature et sensible à des adolescents. Elle ne les traite pas comme des bébés, du coup, même les adultes sauront apprécier l'histoire d'Élaine. Étant une grande dévoreuse de pages, j'aurais aimé que le roman soit plus long, mais Linda Amyot n'avait pas besoin d'en rajouter pour dire ce qu'elle avait à nous communiquer. Elle sait indéniablement comment exprimer des choses essentielles en peu de pages. Linda Amyot a remporté le Prix TD
2011 de littérature canadienne en français pour l'enfance et la
jeunesse avec ce roman et elle le mérite amplement.
Citation : «Rien que d'y penser, c'était déjà si étrange. Couchée dans un lit d'hôpital, inconsciente, muette... Lena, c'était le mouvement, la vitalité, le rythme, la vivacité, les bavardages et les rires. Impossible avec elle de faire le lézard au fond d'un fauteuil. Il fallait que ça bouge, que ça s'active, que ça pétille. On n'avait pas le choix : il fallait la suivre, ou sortir de son orbite.» (P.13-14)
Citation : «Rien que d'y penser, c'était déjà si étrange. Couchée dans un lit d'hôpital, inconsciente, muette... Lena, c'était le mouvement, la vitalité, le rythme, la vivacité, les bavardages et les rires. Impossible avec elle de faire le lézard au fond d'un fauteuil. Il fallait que ça bouge, que ça s'active, que ça pétille. On n'avait pas le choix : il fallait la suivre, ou sortir de son orbite.» (P.13-14)
Couverture et résumé : Livres québécois
3 commentaires:
C'est un roman pour les adolescents qui a l'air de qualité ! Merci !
Ohhh!!! Ça l'air bon ! Je note !
Ohhh!!! Ça l'air d'un super roman jeunesse ! Je note !
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