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dimanche 22 septembre 2013

La route du Cap

Auteur : Jennifer McVeigh
Éditions : Des Deux Terres (2013)
Nombre de pages : 413

Résumé : Frances, une jeune bourgeoise soudain privée de ses biens, abandonne Londres pour l’Afrique du Sud à la fin du XIXe siècle. Elle a accepté d’épouser Edwin Matthews, un médecin idéaliste qu’elle connaît à peine. Dans le paquebot qui la conduit au Cap, elle s’éprend de l’ambitieux William Westbrook et s’imagine qu’elle pourrait retrouver avec lui ses privilèges. D’une ferme perdue au cœur du veld à la capitale minière de Kimberley, où courent des rumeurs d’une épidémie de variole, elle découvre la rude existence des colons et comment, dans les mines de diamant, des fortunes se font au prix de la vie humaine. Au cœur de cette Afrique cruelle et fascinante, Frances devra faire un choix entre devoir et passion.

Mon avis :

Étant donné son thème, ce roman aurait pu constituer une excellente lecture, mais ce ne fut pas le cas.  Et je peux vous dire exactement pourquoi.  Les personnages ne m’ont pas semblé sympathiques du tout, même si l’héroïne avait quand même des qualités et des raisons pour l’excuser.  Frances est une jeune femme anglaise qui a vécu jusqu’à maintenant une vie plutôt choyée, jusqu’à ce que son père fasse un mauvais investissement boursier et perde tous ses biens (en plus de décéder, le pauvre !)  Frances se retrouve entièrement démunie et n’a que le choix entre aller vivre chez sa tante et devenir la parente pauvre qu’on héberge par pitié et corvéable à merci ou épouser un jeune médecin qu’elle n’aime pas et émigrer en Afrique du Sud.  Ce n’est pas par gaieté de cœur qu’elle finira par choisir cette option.

Par contre, ce que j’ai trouvé intéressant dans ce roman, c’est le fait qu’il existait des organisations caritatives qui aidaient les jeunes femmes désargentées à émigrer en Afrique du Sud pour qu’elles puissent y trouver un emploi ou un mari.  Durant la traversée, Frances rencontre et s’éprend du beau William.  Elle croit qu’elle pourra l’épouser à la place de son médecin, mais finalement, ce mariage ne se concrétise pas et elle se marie avec son docteur.

Et c’est là que le bât blesse.  Je peux comprendre que la vie avec Edwin Matthews, dans une pauvre masure en plein milieu du désert, n’est pas la vie à laquelle elle avait rêvé et qu’elle n’a jamais touché ni à un balai ni à une marmite, mais Frances ne fait aucun effort pour s’adapter ou pour se rapprocher de son mari.  J’ai trouvé qu’elle se plaignait souvent, qu’elle soupirait un peu trop après un meilleur confort.  Son époux n'est pas sans reproche non plus, c'est un idéaliste qui semble se préoccuper davantage de ses patients ou de politique que des conditions de vie de son épouse.  Il lui a aussi caché beaucoup de choses que Frances finira par découvrir.

Les conditions de vie dans les mines de diamant détenues par les actionnaires étrangers sont bien décrites dans le roman et elles sont effroyables.  Les autorités craignent la variole, car le marché pourrait s’effondrer et elles iront jusqu’à nier qu’elle existe, même si le mari de Frances se bat pour prouver le contraire, allant jusqu’à devenir un paria social.  

Frances continue de soupirer après William Westbrook et quittera son mari pour vivre avec lui.  Son bonheur ne durera pas longtemps quand elle s’apercevra que son amant est un bandit, séducteur, lâche et cruel.  Elle s’apercevra aussi que son mari avait raison et que finalement, elle l’aime.  Je trouve cette prise de conscience peu crédible et qu'elle se fait trop rapidement.  Son mari ne veut pas la reprendre et elle ne veut pas retourner en Angleterre.  Elle se réfugie alors sur les terres où elle a vécu avec son mari et devient la domestique d’une famille de Boers.  Elle y passe un certain temps et apprend à tenir une maison.  Suite à une tempête, son mari revient et ils tombent dans les bras l’un de l’autre.  Ils finiront par être ensemble.

C’est en gros ce qui se passe dans le roman (même si ça paraît presque caricatural).  Je ne me suis pas attachée aux personnages et l’histoire aurait pu être beaucoup plus vaste que les tergiversations de l’héroïne entre son mari et son amant.  Je ne connais pas beaucoup l’histoire de l’Afrique du Sud avant l’apartheid et cela aurait pu être l’occasion d’en apprendre davantage.  Cela aurait aussi pu être l’occasion d’une saga passionnante à la Barbara Wood ou Tamara McKinley, mais non.  Je suis donc passé complètement à côté de l’histoire et en suis sortie déçue.  Peut-être que si vous le lisez, vous serez plus touchés que moi.
  

 Résumé et couverture : Éd. Des deux Terres

2 commentaires:

argali a dit…

J'ai failli l'acheter la semaine dernière. Je suis contente de lire ton avis. Je vais attendre de voir s'il arrive à la bibliothèque.

Anne a dit…

De la manière dont tu en parles, on dirait un roman à l'eau de rose à éviter à tout prix, et pourtant le contexte historique semble intéressant, en effet.