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mercredi 5 mai 2010

Coeur trouvé aux objets perdus

Auteur : Francine Ruel
Éditions : Libre Expression (2009)
Nombre de pages : 314

Résumé : Les héros du troisième roman de Francine Ruel sont nés tous les deux le même jour, dans des circonstances particulières, à quelques rues de distance ; mais ils ne le savent pas encore. Elle porte le nom de famille d'une star des années sex, drug and rock'n'roll, tandis que lui est affublé d'un prénom insolite à cause de la voix de son père rendue quasi inaudible par l'abus d'alcool, lors de la déclaration de sa naissance. Lambert et Dylan vont bientôt franchir le cap de leur trentième année. Ils ne se connaissent pas ; pas encore. 

Ils fréquentent tous les deux le métro, lui parce qu'il travaille à temps partiel aux objets trouvés de la station Berri Uqam, elle pour se rendre aux bibliothèques situées aux quatre coins de la ville où elle exerce sa profession. Sans savoir qui elle est, et sans voir l'ensemble de sa personne puisque à chacune de leurs brèves rencontres Dylan est toujours plongée dans un livre, Lambert tombera amoureux fou de cette fille qu'il découvrira « par bribes ». Une seule fois, Dylan apercevra le jeune homme, qu'elle surprend à pleurer sur une banquette sans savoir qu'il s'intéresse à elle. Comment d'ailleurs pourrait-elle croire qu'un garçon aussi beau puisse l'aimer, elle qui se croit laide ?

Lorsqu'on s'appelle Lambert, qu'on naît dans la cuvette des toilettes et qu'on a été abandonné par des parents qui portent les noms de Sauvé-Desnoyers, qu'on vit seul dans un immeuble peuplé d'êtres exotiques, qu'on tombe amoureux d'une lectrice dans le métro, est-ce qu'on n'est pas destiné à un avenir unique ou du moins extravagant ? Lorsqu'on est rousse, convaincue de ne pas être jolie, qu'on a vu le jour dans un taxi, qu'on vit sa vie entre les pages des romans, au milieu d'une famille d'hurluberlus qui nous étouffent sous leur amour, est-ce qu'on n'est pas appelée à vivre des moments exceptionnels et insolites?

Mon avis :

Quel beau petit roman, que je qualifierais de "roman-doudou" parce qu'il est chaud et réconfortant comme une bonne couverture!  Francine Ruel a imaginé des personnages attachants, drôles et touchants au possible et on ressent toute l'affection qu'elle a pour eux.  Même si parfois certaines ficelles sont grosses, on "embarque" dans cette histoire d'amour insolite entre Lambert Sauvé-Desnoyers et Dylan Davenport-Boisjoli.  Je me suis retrouvée dans la lectrice qu'est Dylan, avec toutes ses petites manies (voir la citation ci-jointe).  

On a envie d'y croire à ce roman tendre, un peu loufoque, on sourie souvent et il se pourrait même qu'une larme ou deux naisse au coin de vos yeux à sa lecture.  Francine Ruel a créé un univers dans lequel j'ai aimé vivre le temps de ma lecture.  J'aurais voulu faire partie de l'étrange famille de Dylan ou prendre le thé avec Elena, la voisine polonaise de Lambert.  Le roman est bien écrit, on apprend toutes sortes de choses intéressantes, par exemple, sur le bureau des objets perdus de la Société de transport de Montréal ou sur le métier de plongeur pour la police.  Une belle lecture, remplie d'humanité et de tolérance et de beaux personnages difficiles à quitter.

Citation :

«Dylan était littéralement tombée dans la lecture lorsqu’elle avait huit ou neuf ans. Et heureusement pour elle, elle n’en était jamais sortie. Un ouvrage lu était aussitôt remplacé par un autre. Elle avait fait de ses livres sa forteresse, sa grotte mystérieuse, son jardin secret. Elle lisait tout le temps, au coucher, au lever, durant ses pauses, et partout. Les banquettes du métro étaient ses lieux de prédilection ; son lit lui servait de radeau flottant sur une mer de littérature et préparait ses rêves les plus fous. Elle lisait à table, debout dans les transports en commun, quelquefois en marchant dans la rue. Elle lisait également dans son bain, où elle avait noyé quelques livres en les laissant échapper dans l’eau. Sa patience avait alors été mise à rude épreuve ; elle avait dû attendre que les pages sèchent avant de poursuivre l’histoire. La lecture était son pays de prédilection, les bras qui bercent, consolent ou poussent vers l’avant.» (P. 53-54)

Marguerite en a parlé ici.

 Source couverture et résumé : Libre-Expression

1 commentaire:

Venise a dit…

J'avais passé tout droit pour celui-là, il n'est jamais trop tard pour se reprendre dans le virtuel.

Je retiens que tu as aimé, cela m'aidera peut-être à me décider s'il me tombe sous la main. Merci !